SG – Couronne d’Épine, 2011 (Traduit par Roland Çipa)

COURONNE D’ÉPINES
S. Guraziu, 2011
( Traduit de l’albanais par Roland Çipa, France )

Ce serait sans doute une folie
de suivre l’Ombre, enfermée dans les vitres
d’essayer d’embrasser Mona Lisa,
d’appeler ses yeux source de rayons,
spectroscopie infra rouge, barres
blindés faites de lumière, mesures de sureté
pour le divin trésor artistique,
gardiens pour le sourire énigmatique,
c’est pour ça qu’il faut peser le jugement
à propos des moustaches de Duchamp,
et tirer rapidement une conclusion :
personne, aucun voleur au monde,
ne peut voler son coeur… à Louvre.

Il faut comprendre l’esthétique de chaque rose,
de chaque pétale,
de chaque mimosa régionale,
de chaque fleur de n’importe quel coin du globe,
sans la cueillir, sans un aiguiseur de sensations
comme un herboriste romantique,
il faut la cadrer,
l’accrocher en l’embrassant près du Venus,
sans la pousser, sans fibres émotionnelles,
sans tremblements, sans timbres sonores…
l’appeler «clitoridienne», épicentre de sentiments,
il faut aspirer artistiquement les soupirs l’embellir
offrir des orgasmes à l’idée même de l’extase,
rendre tellement attirante la beauté des corbeaux
dans les yeux des cygnes,
comme le secret des lèvres de ML,
naturelle comme l’innocence, comme la virginité,
et puis hurler, pousser des soupirs,
vivre à fondre le rouge jusqu’à le rendre sanglant,
le faire couler du front comme une fraise,
couronne d’épine rempli de lettres,
couronne de folie, sans doute
le prophète lui-même… sacrifice,
pseudo-critique de l’art, dans la verticale
du pêché de Calvaire.